Pallade Veneta - A Chisinau, Macron, Merz et Tusk affichent leur "soutien déterminé" à la Moldavie face à Moscou

A Chisinau, Macron, Merz et Tusk affichent leur "soutien déterminé" à la Moldavie face à Moscou


A Chisinau, Macron, Merz et Tusk affichent leur "soutien déterminé" à la Moldavie face à Moscou

Une démonstration de force symbolique : Emmanuel Macron, Friedrich Merz et Donald Tusk ont apporté mercredi à Chisinau un "soutien déterminé" à la Moldavie en vue de son adhésion à l'Union européenne face aux "mensonges" et aux "ingérences" de Moscou, à la veille d'une campagne électorale cruciale.

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"Nous sommes aujourd'hui à vos côtés et aux côtés de la présidente Maia Sandu qui se bat depuis le premier jour avec beaucoup de courage pour une Moldavie indépendante, forte, démocratique et ancrée à l'Europe", a lancé le président français dans la soirée devant une foule immense réunie dans la capitale pour un mégaconcert à l'occasion du 34e anniversaire de l'indépendance de cette ex-république soviétique.

"Demain, notre Union européenne sera plus forte avec la Moldavie : et la Moldavie sera aussi, avec l’Europe, plus forte et plus prospère", a-t-il promis, en roumain, la langue locale, sous les acclamations du public.

Sur scène, à ses côtés, le chancelier allemand, le Premier ministre polonais et la présidente pro-européenne de ce pays de 2,6 millions d'habitants frontalier de l'UE mais aussi de l'Ukraine en guerre. Tous applaudis chaleureusement à chaque fois qu'ils évoquaient le destin européen de la Moldavie, particulièrement Maia Sandu, que Donald Tusk a érigée en "leader de tous les Européens libres".

"La porte de l'Union européenne est ouverte" à la Moldavie, avait assuré plus tôt, au palais présidentiel, Friedrich Merz.

Emmanuel Macron a aussi annoncé "un soutien déterminé à la Moldavie au cours des prochaines étapes de son parcours vers l'adhésion" à l'UE, dans le cadre de négociations ouvertes en juin 2024.

La date du déplacement n'a pas été choisie au hasard : les dirigeants des trois pays que les diplomates surnomment le "Triangle de Weimar" ont donc célébré la fête nationale mais ils ont aussi affiché un front uni auprès de Maia Sandu à la veille du début de la campagne officielle pour les élections législatives de fin septembre.

Or le scrutin est troublé, selon la Moldavie et ses alliés européens, par des "ingérences" de Moscou pour faire basculer cet Etat dans son camp.

Friedrich Merz y a fait directement référence en affirmant que, d'ores et déjà, "pas un jour ne se passe sans des attaques hybrides massives de la part de la Russie". "La démocratie moldave est sur la sellette", a-t-il insisté.

- "Signal fort" -

"Là où renaissent des velléités de venir fausser le jeu de votre démocratie, là où, nous le voyons à vos portes, les frontières sont contestées, la souveraineté des peuples bafouée", "nous venons, si je puis dire, à visage découvert, vous dire la confiance que nous avons dans l'avenir", a martelé Emmanuel Macron.

Selon lui, "la propagande du Kremlin nous explique que les Européens souhaitent prolonger la guerre et que l'Union européenne opprime les peuples". "Ce sont des mensonges", a-t-il mis en garde.

La présidente Sandu, réélue en novembre 2024, a dénoncé dans la soirée les "forces qui veulent nous détourner de notre chemin". "Mais nous sommes forts", "parce que nous avons des amis extraordinaires", a-t-elle estimé accompagnée du trio sur la grande place de l'Assemblée nationale.

"Cette visite est vraiment un signal fort du soutien à la Moldavie et elle adresse un message symbolique à la Russie, à savoir que les principaux pays européens se préoccupent de ce qui se passe ici", estime l'analyste politique Valeriu Pasha, du cercle de réflexion Watchdog, à Chisinau.

Pour lui, le parti Action et solidarité (PAS) de Mme Sandu devrait arriver en tête des législatives mais le résultat est difficile à prédire en raison de "l'énorme ingérence russe", alimentée par "des sommes folles d'argent", sur fond de crise économique et d'inflation élevée.

La cheffe de l'Etat a accusé fin juillet la Russie de mener une opération complexe et coordonnée d'ingérence "sans précédent" pour "contrôler" son pays, frontalier de l'UE, "dès l'automne". Des accusations réitérées mercredi.

La France met en avant sa coopération, renforcée en mars à l'occasion de la dernière visite qu'y a effectuée Maia Sandu, pour lutter contre les ingérences numériques, via l'agence française Viginium.

O.Pileggi--PV

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