Pallade Veneta - Un an après la chute d'Assad, appel à l'unité dans une Syrie meurtrie

Un an après la chute d'Assad, appel à l'unité dans une Syrie meurtrie


Un an après la chute d'Assad, appel à l'unité dans une Syrie meurtrie
Un an après la chute d'Assad, appel à l'unité dans une Syrie meurtrie / Photo: LOUAI BESHARA - AFP

Des milliers de Syriens sont descendus lundi dans les rues de Damas pour célébrer l'anniversaire de la chute de Bachar al-Assad, leur président les appelant à unir leurs efforts pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile.

Taille du texte:

Feux d'artifice, prières et drapeaux, l'atmosphère était joyeuse dans la capitale, ont constaté des correspondants de l'AFP.

"Ce qui s'est passé en un an tient du miracle", s'enthousiasme Iyad Burghol, un médecin de 44 ans, en référence notamment au spectaculaire retour de son pays sur la scène internationale.

Après des années de guerre civile et de crise économique, le quotidien reste difficile et les coupures d'électricité nombreuses mais "le plus important pour moi est la paix civile et la sécurité", ajoute M. Burghol, tout en immortalisant ce moment de liesse.

- "Bâtir une Syrie forte" -

Le 27 novembre 2024, une coalition de rebelles menés par des islamistes radicaux avait lancé une offensive éclair depuis leur fief à Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, prenant les principales villes du pays l'une après l'autre avant de gagner Damas le 8 décembre.

Leur chef Ahmad al-Chareh était devenu dans la foulée président par intérim, mettant fin à plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer.

Il a rompu avec son passé jihadiste et réhabilité la Syrie à l'étranger, obtenant la levée des sanctions internationales, mais reste confronté à d'importants défis chez lui: restaurer la confiance, unifier le pays et garantir la sécurité.

De sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite, et de nombreuses opérations militaires du voisin israélien ont secoué la fragile transition.

"La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté", a déclaré lundi le dirigeant de 43 ans, endossant pour l'occasion l'uniforme militaire comme le 8 décembre 2024, quand il était entré dans Damas à la tête de forces rebelles.

Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence.

Aux côtés de plusieurs ministres, il a assisté à un défilé de plusieurs centaines de soldats, avec un survol d'hélicoptères.

Dimanche, la Commission internationale indépendante d'enquête sur la Syrie des Nations unies a félicité Damas pour les mesures prises jusqu'à présent mais elle a déploré que des violences aient causé de nouveaux déplacements de population et une polarisation de la Syrie, soulevant "des inquiétudes quant à la direction future du pays".

- "Panser des divisions profondes" -

"C'est l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"L'occasion de forger une nation où chaque Syrien, indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique, peut vivre en sécurité, dans l'égalité et dans la dignité".

L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a de son côté annoncé l'interdiction de rassemblements et événements publics lundi "en raison de la situation sécuritaire actuelle".

Elle avait accepté en mars d'intégrer ses troupes et ses institutions au pouvoir central dans un délai d'un an mais les négociations sont actuellement dans l'impasse.

I.Saccomanno--PV