F1: Isack Hadjar semble prêt pour le défi Red Bull
Un énorme défi attend Isack Hadjar, qui deviendra la saison prochaine le nouveau coéquipier du Néerlandais Max Verstappen chez Red Bull. Mais le jeune Français (21 ans) semble armé pour bien figurer au côté du quadruple champion du monde.
Alors que cinq pilotes avant lui se sont cassé les dents sur +Mad Max+ depuis son arrivée dans l'écurie autrichienne en cours de saison en 2016, le Parisien espère faire mieux que Pierre Gasly, Alex Albon, Sergio Pérez, Liam Lawson ou Yuki Tsunoda et quelques atouts pourraient l'aider.
Hadjar, qui pointe à la dixième place du Championnat du monde avant le dernier Grand Prix de la saison dimanche à Abou Dhabi, a un mental d'acier.
"Ma carrière est basée sur la frustration, la colère de ne pas avoir les mêmes moyens que les autres pilotes et d'avoir toujours dû compenser (...). Mentalement, il n'y a pas plus solide que moi sur la grille", assurait le Français à l'AFP la semaine dernière.
Son abandon après un accident lors du tour de formation de son premier GP en Australie en est la preuve. Alors que beaucoup de +rookies+ (novices) auraient douté après cette entrée en matière ratée, Hadjar a rapidement rebondi et inscrit ses premiers points en F1 dès la troisième manche de la saison.
- "Capable de bousculer Verstappen" -
"Isack est très solide. Il est de la même trempe que Verstappen. Je pense qu'il peut réussir et qu'il est capable de bousculer Verstappen", estime auprès de l'AFP Franck Montagny, ancien pilote de F1 aujourd'hui consultant sur Canal+ et présent ce week-end aux Émirats.
Par ailleurs, le vice-champion de F2 a conscience de la tâche qui l'attend et sait qu'il ne pourra pas rivaliser avec l'ogre néerlandais, au moins dans un premier temps.
"Il est meilleur dans tous les domaines. Il pilote mieux, il fait moins d'erreurs, il a aussi plus d'expérience. Il est chez lui, dans son équipe, donc non, pour l'instant, ce n'est pas possible" de le battre, a reconnu Hadjar auprès de l'AFP. "Le fait de l'accepter (...) le fait donc de savoir que ça va être dur, c'est déjà un bon début."
La Parisien aura l'avantage d'avoir un modèle à suivre à côté de lui et pourra gagner en expérience encore plus vite au contact de Verstappen.
"Face à mes coéquipiers, j'ai toujours été plus fort. Là, ce sera la première fois que je vais être à côté du meilleur au monde. C'est une opportunité de fou d'apprendre", souligne-t-il.
Hadjar pourra aussi s'appuyer sur l'un de ses points forts, sa capacité d'adaptation.
"Ce n'est pas qu'une question de qualité, mais aussi d'adaptabilité. Isack s'adapte très bien au changement, on le voit cette année, il s'en sort très bien sur les circuits qu'il ne connaît pas", affirme Montagny.
- Feuille blanche -
Par ailleurs, la nouvelle règlementation technique qui va entrer en vigueur en 2026 et engendrer une profonde modification des monoplaces pourrait rebattre les cartes et demandera aussi au Néerlandais de s'accoutumer à une nouvelle voiture, qui ne sera pas encore faite juste pour lui.
"On part d'une feuille blanche. Le timing serait alors idéal car il n'y aura pas encore eu l'effet Verstappen sur la voiture", expliquait le Parisien à l'AFP la semaine dernière.
Enfin, Hadjar aura aussi la chance d'avoir un patron français, en la personne de Laurent Mekies, qui l'avait déjà dirigé lors de ses six premiers mois en F1 cette année chez Racing Bulls.
"C'est toujours plus facile de s'exprimer dans sa langue maternelle, notamment pour expliquer des détails", fait valoir Franck Montagny.
Le Français est par ailleurs très apprécié de l'influent conseiller autrichien Helmut Marko, qui l'avait recruté en 2022 et a régulièrement encensé cette saison le pilote tricolore qu'il surnomme "le petit Prost".
Hadjar, qui s'entend bien avec Verstappen, va désormais devoir se mesurer à lui, non sans appréhension: "Ce sont des pilotes de qualité qui se sont retrouvés au côté de Max et qui se sont fait battre. Ça met le doute (...) De toute façon, on ne sera jamais assez prêt face à Max. Donc autant y aller maintenant!"
F.Amato--PV